Tranche de Kinder Surprise à la tomate
Puisque le monde entier me réclame des nouvelles de mes petites tomates chéries… Non bon d’accord tout le monde s’en fout, ça n’intéresse que moi. Mais c’est pas une raison pour ne pas en parler, sinon je finirais par ne plus rien dire du tout. Bref mes tomates vont bien, merci de demander, et elles commencent à produire des petites feuilles. Oui, quand je les ai déplacées et installées dans leur nouvelle maison (une jolie jardinière à roulettes, que c’est plus facile à trainer d’un bout de l’appart à l’autre pour trouver la meilleure exposition au soleil), elles étaient constituées d’une tige maigrichonne et de deux feuilles timides. Et maintenant elles s’ornent de micro-feuilles supplémentaires absolument adorables. Pour moi le constat est limpide, elles ont survécu à la transplantation. Il a fallu les soutenir à l’aide de cure-dents car elles se ramollissaient, les arroser, les réchauffer, les chouchouter… Mais mes efforts ont porté leurs fruits, elles prennent racine. Bon, on n’en est pas encore au stade où on s’extasie sur des tomates en plein hiver, mais c’est le premier pas vers la réussite.
Faut-il que je m’ennuie pour vous raconter la vie de mes tomates pensez-vous. Et bien non, même pas. Je ne bosse peut-être pas, mais il s’en passe des choses dans notre Bocal. Par exemple lundi, j’ai donné mon premier cours particulier. Rien de bien méchant à priori. Sauf que forcément, ça pouvait pas être aussi simple, sinon c’était pas drôle. Pour situer le problème, je me contenterai de rappeler que j’ai le sens de l’orientation d’un moule à tarte. Que je connais par cœur le trajet pour aller au boulot, mais que la moindre déviation peut m’être fatale. Et donc pour aller donner mon cours, il fallait aller directement chez mes patrons sans passer par la case crèche. Point de souci, Cindy est là pour ça. Ah ben non, elle est pas là, mais où diable est-elle partie cette cruche ? Jamais là quand on a besoin d’elle ! Je me suis donc retrouvée comme une quiche sans GPS à tenter de trouver le chemin de la maison de mes patrons. Le bon coté c’est que je fais le trajet inverse tous les soirs. Le mauvais coté c’est que les rétro-trajets, j’suis pas très forte. Mais n’ayez crainte, j’en suis sortie vivante, la preuve j’suis là à vous écrire. D’ailleurs mon premier réflexe a été d’engueuler le Koala pour avoir oublié de remettre Cindy dans son placard après être allé chercher Coloc à la gare la veille. C’était compter sans Coloc, qui le matin s’était dit qu’il était fort peu probable qu’elle serve dans la journée et qu’il pouvait donc l’embarquer pour une virée en amoureux. Mais il a été sympa, il m’a offert une boite de Kinder Surprise pour se faire pardonner, un lot de 6 avec au moins 3 surprises Shreck dedans. J’ai renoncé à lui en vouloir, en plus y'avait une surprise avec un poulpe dedans, c'est un truc avec un réservoir à eau pour arroser les gens.
Dans un autre registre, je crois que j’ai encore fait vieillir le Koala d’une dizaine d’années aujourd’hui. Je sais qu’il a hâte que je raconte ça à tout le monde, c’est pourquoi j’ai attendu qu’il aille se coucher pour rédiger tout ça avant qu’il ne vienne finir de m’étriper. Dans la journée, Belle-Maman a téléphoné (Bon, Maman a aussi téléphoné, mais ça intéresse qui de savoir qu’elle débarque avec Frangine demain super tard et qu’il faut qu’elle prévienne la réception de l’hôtel pour éviter qu’ils ne relouent leur chambre ? Y’a pas de quoi en faire un paragraphe, on en reparlera quand j’aurai survécu à la visite marathon de Paris et au repas de dimanche que je dois préparer pour 5 dont un allergique, d’ailleurs si je fais un poulet au citron ça vous va ou vous préférez autre chose ? Faut le dire vite vu que je dois faire les courses demain).
Bref nous parlions de l’organisation des fêtes, enfin Koala parlait à Maman-Koala pendant que je faisais l’andouille pour le déconcentrer comme d’habitude, et on évoquait l’idée d’aller tous ensemble à la campagne pour le nouvel an (à ce sujet j’aimerais bien qu’on achète des guimauves pour les griller à la cheminée, j’ai toujours voulu savoir quel gout ça a, on en voit dans tous les films américains) et Koala disait à sa maman que nous allions passer Noël chacun dans notre famille. Et là, j’enfonce le clou, disant que c’est une fête de famille et que donc on va chez nos parents, mais que dés qu’on aura des enfants, on restera chez nous et les ancêtres se déplaceront. Je crois que ça a été pris pour une sorte de mise en condition, le Koala a eu l’air horrifié et m’a expliqué que sa mère est hermétique au second degré et qu’elle allait le harceler façon « Alors, tu n’as rien à me dire ? » dés qu’elle le verrait. Pour ceux qui n’auraient pas suivi, non, ce n’est absolument pas à l’ordre du jour. Mais je crois que le Koala va avoir du mal à lui expliquer. Moi ? Non, moi j’ai l’interdiction formelle de répondre au téléphone ou de leur parler des fois que j’arriverais à empirer les choses. On me signale d'ailleurs que ma campagne médiatique en faveur de mini-poulpes ne marche pas et que c'est pas en manipulant Belle-Maman que le Koala trouvera ça plus attractif. Par contre il veut bien adopter une douzaine de chatons. Dés que j'aurai fait disparaitre le corps de Coloc et effacé les traces du crime parfait, je lui rappellerai les douze chatons.