Tranche de lundi presque ordinaire
J’ai enfin compris comment certains arrivent à remplacer la bouffe par le sport. Toujours pas compris le plaisir qu’on peut ressentir en suant, mais parait que c’est une autre histoire. Le plus dur c’est de se motiver pour commencer. Et de pas descendre de la machine en cours de route. Et de pas se mentir, ou pire, essayer de tricher. Genre 25 minutes c’est presque 30, et pourquoi pas 20 tant qu’on y est ? A la fin je me sentais lourde, collante, j’avais chaud, des jambes en bois, mais j’étais contente de moi. Et, suprême bonheur, cerise sur le gâteau, chapeau sur la brioche, mon estomac avait cessé d’envoyer des SOS désespérés à l’adresse de mon cerveau. Cerveau qui s’empressait de relayer le tout à ma langue et à mes cordes vocales pour la plus grande joie du Koala. Je maigrirai jamais, il m’aura tuée bien avant, poussé à bout par ma litanie j’ai faim j’ai faim j’ai faim j’ai faim j’ai faim. C’est vrai que ça peut être usant à la longue. La pause a duré deux bonnes heures, puis la vie a repris son cours, et mon estomac a recommencé à envoyer des SOS.
Mais je viens d’avoir une nouvelle idée pour me motiver. Autre que le « Oh mon dieu je pensais pas arriver à un tel poids » de vendredi matin. Qui en soi est un excellent argument, je vous l’accorde. Si j’arrive à me rentrer dans une taille 44 je pourrai trouver des patrons de vêtements et coudre des trucs made in chez moi. Donc si je me rentre dans un 44, pour Noël je commande une machine à coudre. J’aurais pas envie de réaliser des trucs en taille 50 de toute façon. Dans la mesure où on trouve des patrons en taille éléphant bien sûr, ce qui me semble compromis, tous les patrons que j’ai pu voir, c’était en « du 36 au 44 » ou pire, « du 36 au 42 ». Donc pour la couture il me faut un 44. D’ailleurs j’ai une jupe en 44, elle est longue, noire, classe, je dois absolument pouvoir la remettre. Voila, j’ai trouvé mon « jean ». Non parce que les filles au régime elles ont toujours leur jean fétiche qui leur sert d’étalon-kilos. Alors que moi, j’ai pas de jean. Enfin si, j’en ai un, mais je le mettais y’a à peu prés 25kg, et donc je l’ai flanqué dans la boite « y’a 25kg » et envoyé au grenier à la campagne. Ou alors ma frangine a mis la main dessus.
A chaque fois que j’ai eu une fringale et qu’une âme bien intentionnée m’a conseillé de croquer une pomme, tu verras ça coupe la faim et c’est bon pour ce que t’as, j’ai eu envie de lui jeter des cailloux. J’aime pas les pommes crues. Les bananes oui, mais c’est pas aussi light. Mais j’ai trouvé la solution. Plus sain que le chocolat, moins gras et moins sucré qu’un yaourt (le poulpe ne supporte pas les natures), plus nourrissant qu’un verre d’eau (et puis j’ai déjà bu mon quota). La tomate. Oui, la tomate sauvera l’humanité, enfin en tout cas elle sauvera mon régime. Enfin je crois, c’est bien light comme fruit la tomate, non ?
Il est 16h, la faim n’est pas revenue, j’ai bien mangé à midi, lentement, en mâchant chaque grain de maïs comme si c’était le dernier (et croyez moi, y’en a des grains de maïs dans une portion de 285 grammes). Sensation étrange que ne de pas avoir faim. Enfin quand je bois une gorgée d’eau, je la sens bien couler toute fraiche le long de l’œsophage et arriver dans l’estomac, ça fait un truc tout froid dans le dedans de moi. D’habitude ça fait pas ça, d’habitude y’a toujours de la nourriture histoire de protéger les parois de mon pauvre estomac de la froideur de l’eau. Donc si je sens l’eau, c’est qu’il n’est pas plein de nourriture, alors pourquoi est ce que je n’ai pas faim ? Bon ok, c’est pas comme si je venais pas de passer 4 heures à réfléchir à la tarte aux poireaux que je vais confectionner pour ce soir. En fait, cette tarte, j’y pense depuis hier soir. C’est quand même dingue, j’avais pas fini de manger que déjà je me penchais sur le repas suivant.
Ah et le résultat du brainstorming pour la tarte, c’est que je vais employer des moules individuels, comme ça pas de possibilité de se resservir. La réponse à tous mes problème se situe dans ces moules individuels et ces petits bols qui encombrent les étagères. Sur un blog je lisais des critiques sur les conseils minceur des magasines féminins. J’en ai trouvé un utile, le coup d’utiliser des contenants plus petits pour avoir l’air de manger plus. Mettez une portion de 285grammes de maïs dans une grande assiette, et pleurez sur votre sort, ça ressemble à rien, surtout que j’ai de grandes assiettes, on pourrait facilement ouvrir une deuxième boite non ? ou mettre un bon gros steak, ou des pates... Maintenant, mettez ça dans un petit bol. Ça déborde presque, c’est énorme cette quantité de maïs, c’est indécent. Pourtant y’a toujours 285 grammes (bon ok, 280, j’en ai grignoté un peu au passage). Et y’a plus la place pour les nouilles ou le steak. Mais dans mon petit plateau en bambou, y’a la place pour un yaourt et une tomate. Et un graaaaaaaand verre d’eau. Ce qui m’autorise un gouter.
Bon ok j’ai pas faim, mais ma vie tourne quand même autour de la nourriture. Ou de l’absence de celle-ci. J’ai pas encore craqué. Ceci est la pensée positive du moment. L’autre pensée positive, c’est que j’ai perdu 1,5kg dont 1,3kg de pure graisse (c’est la balance qui l’a dit). Et je suis pas encore aigrie par les privations ni par le fait que je sais qu’il va falloir tenir plusieurs mois. Le mot clé dans cette phrase c’est « encore ».